Les premières crises

C’est à propos du Maroc que l’Entente Cordiale franco-britanique va montrer toute sa solidité. D’autres crises suivront que d’autres alliances appuieront.

Première crise marocaine (1905)

Sous l’autorité de son Sultan Abd Al-Azïz, le Maroc est plongé en pleine anarchie tribale. La France en profite pour en grignoter les frontières depuis l’Algérie.

  • La France vise le protectorat sur le Maroc.
  • Elle souhaite étendre sa domination politique et économique sur le Maghreb.
  • Guillaume II, quant-à lui, veux ouvrir le Maroc aux exportations allemandes et faire d’Agadir un relais pour sa flotte vers l’Amérique latine.

Ce dernier vient en personne à Tanger et prononce, le 31 mars, un discours sur le « Maroc libre ». Une conférence internationale est organisée en 1906 à Algésiras.

algesiras
Algésiras
  • La France reçoit un droit partagé avec l’Espagne d’intervention sur le territoire marocain.
  • Guillaume II obtient la reconnaissance internationale de la souveraineté du Sultan.

La crise bosniaque (Octobre 1908)

Profitant des difficultés de l’Empire Ottoman, l’Autriche-Hongrie qui administre la Bosnie Herzégovine depuis 1878, annexe cette dernière.

  • Cette annexion contrecarre les plans de la Serbie qui soutient depuis 1905, une coalition politique croato-serbe en Croatie qui revendique une autonomie accrue à l’intérieur de l’Empire habsbourgeois. La Serbie mobilise.
  • Après consultation de la France et de l’Angleterre, la Russie, protectrice des slaves, temporise. (Triple Entente)
  • La Serbie oriente alors sa politique extérieure vers le sud de la péninsule balkanique.

Seconde crise marocaine (1911)

Nouvelle tension franco-allemande. L’Allemagne envoie un navire de guerre au large du Maroc en réponse à l’occupation par la France d’une région du nord du pays.
La France négocie.

  • Elle cède à l’Allemagne une partie du Congo français.
  • L’Allemagne s’engage à ne pas intervenir au Maroc et cède un petit territoire au sud du Lac Tchad.

Première guerre balkanique (1912-1913)

Bulgarie, Serbie, Monténégro et Grèce forment une ligue rassemblant les pays chrétiens voisins de la Turquie.

  • En chassant les turcs des Balkans, elle met fin à six siècles de domination ottomane, de conflits et tensions.

Seconde guerre balkanique (Mai-Août 1913)

La Bulgarie, veut annexer les restes de l’empire ottoman. Soutenue par la Triplice, elle s’oppose militairement à la Grèce, au Monténégro, à la Roumanie et à la Serbie.
Elle est vaincue.

Guillaume II, apprenant la défaite de son cousin, Ferdinand de Bulgarie lui écrit ces quelques mots :
« Vous pouvez être sûr que je serai derrière vous et que je suis prêt à tirer l’épée si nécessaire. »

Principale bénéficiaire de guerre la Serbie s’oppose à l’hégémonie allemande et autrichienne.

  • Elle se veut fédératrice des Balkans (comme le Piémont en Italie)
  • Elle annexe une large partie de la Macédoine.

L’Albanie indépendante naît.

  • Elle interdit aux serbes la route de l’Adriatique

En bref.

Derrière ces conflits régionaux, l’alliance austro-allemande et la Triple-Entente s’observent.

« L’Allemagne n’a pas le droit de voir dans le maintien de la paix le but de sa politique […]
La guerre est un facteur indispensable de la culture, l’expression même de la vitalité et de la force des peuples civilisés. » Général Friedrich von Bernhardi théoricien militaire du pangermanisme.

Freindrich Bernhardi
Friedrich Bernhardi

En décembre 1912, le chef d’état-major allemand, le général von Moltke estimait qu’une conflagration générale était devenue « inévitable » et que « le plus tôt serait le mieux ».

Il ne manquait plus que l’étincelle.