Comment la guerre a-t-elle éclaté ?

L’étincelle survient le 28 juin 1914 à Sarajevo capitale de la Bosnie Herzégovine, annexée de force six ans plus tôt par l’Autriche-Hongrie.

Sarajevo
Sarajevo

28 juin : l’assassinat

L’archiduc François-Ferdinand héritier de l’empire austro-hongrois, et sa femme, la duchesse Sophie, sont assassinés au coin du quai Appel et de la rue François-Joseph par un jeune activiste serbo-bosniaque, Gavrilo Princip , membre du mouvement nationaliste la « Main Noire », lui même lié aux services secrets serbes.

Gavrilo Princip
Gavrilo Princip

François-Ferdinand était partisan d’une certaine modération à l’égard des slaves du sud en Autriche-Hongrie. La « Main Noire » pensait que cela pouvait affaiblir la position de la Serbie en tant que noyau du futur Etat des Slaves du Sud.

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François Ferdinand

9 juillet : conseil de guerre à Potsdam

  • Approbation du plan d’action de l’Autriche contre la Serbie.
  • Rédaction du texte de l’ultimatum à la Serbie par l’ambassadeur d’Allemagne à Vienne.

23 juillet : ultimatum à la Serbie

Soutenue par l’Allemagne, l’Autriche-Hongrie adresse un ultimatum à la Serbie. Elle la soupçonne d’avoir financé l’organisation terroriste à laquelle appartient Princip. Dans sa réponse, la Serbie fait preuve du plus grand esprit de conciliation.

Elle refuse néanmoins que des fonctionnaires autrichiens puissent enquêter eux-mêmes sur le territoire serbe. Elle se déclare prête à soumettre le litige au tribunal international de La Haye au cas où sa réponse ne paraîtrait pas suffisante.

Dans le même temps :

La Russie intervient amicalement auprès de l’Autriche-Hongrie pour qu’elle use de modération dans ses exigences.

L’Angleterre, émue de l’attitude intransigeante de Vienne, offre sa médiation.

Mais l’Allemagne estime que cela ne concerne exclusivement que la Serbie et l’Autriche-Hongrie.

Sir Edward Grey ministre des Affaires Etrangères de Grande-Bretagne, propose l’organisation d’une conférence des ambassadeurs afin d’examiner les questions sur lesquelles l’Autriche-Hongrie se déclare non satisfaite.

L’Allemagne et l’Autriche-Hongrie repoussent l’idée de cette conférence.

Face à l’insistance de Sir Grey, le gouvernement autrichien fit connaître qu’il était forcé de décliner la suggestion anglaise.

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Sir Grey

24 juillet : le gouvernement belge s’organise

Le ministre des Affaires Etrangères, Monsieur Davignon fait parvenir une lettre aux représentants belges à Berlin, Londres, Vienne, Paris et Saint-Pétersbourg.

Monsieur le Ministre,
Le gouvernement du Roi s’est demandé si, dans les circonstances actuelles, il n’y aurait pas lieu d’adresser aux Puissances qui ont garanti son indépendance et sa neutralité, une communication destinée à leur confirmer sa résolution de remplir les devoirs internationaux que lui imposent les traités, au cas où une guerre viendrait à éclater aux frontières de la Belgique.

Monsieur Davignon
Monsieur Davignon
  • 25-27 juillet : préparatifs allemands.
  • 25 juillet : armement des forts de la frontière française.
  • 26 juillet : déploiement du matériel ferroviaire, rappel des permissionnaires, les garnisons sont consignées.
  • 26 juillet : Von Molkte chef d’état-major allemand, rédige un projet de note au gouvernement belge.
  • 27 juillet : ravitaillement et mobilisation partielle commencent.
  • 28 juillet : la déclaration de guerre à la Serbie.

Vienne veut saisir l’occasion d’ écraser la Serbie et déclare la guerre. Elle commence le bombardement de Belgrade. La Russie mobilise sur ses frontières du sud. La France, l’Angleterre et la Russie multiplient les démarches. En Allemagne, les réservistes reçoivent l’ordre de rejoindre.

  • 29 juillet : préparatifs allemands.
  • Des régiments marchent vers la France.
  • Le ministre d’Allemagne à Bruxelles, von Below-Saleske, reçoit le projet de von Molkte.
  • 30 juillet : mobilisation de la Russie.
  • Le tsar Nicolas II décrète la mobilisation générale.
  • 31 juillet : ultimatum à la Russie.
  • L’Allemagne lance un ultimatum à la Russie pour qu’elle suspende ses préparatifs militaires.
  • L’Autriche ordonne la mobilisation générale.
  • L’Allemagne informe la Belgique qu’aucun train ne peut désormais passer la frontière.
  • 21h30 : Jean Jaurès fervent pacifiste et tribun socialiste est assassiné au Café du Croissant
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Von Molkte
Jean Jaurès
Jean Jaurès
Le Tsar Nicolas 2
Le Tsar Nicolas 2

En Belgique :

Le gouvernement décide la mobilisation générale de l’armée. Les représentants belges à Berlin, Londres, Vienne, Paris et Saint-Pétersbourg donnent lecture de ce texte officiel aux ministres des Affaires Etrangères respectifs.

Monsieur le Ministre,

La Belgique a observé avec la plus scrupuleuse exactitude les devoirs d’Etat neutre que lui imposent les traités du 19 avril 1839. Ces devoirs, elle s’attachera à les remplir, quelles que soient les circonstances.
L’armée belge est mobilisée et se porte sur les positions stratégiques choisies pour assurer la défense du pays et le respect de sa neutralité.

Il est à peine nécessaire, Monsieur le Ministre, d’insister sur le caractère de ces mesures. Elles n’ont d’autre but que de mettre la Belgique en situation de remplir ses obligations internationales, elles ne sont et n’ont pu être inspirées, cela va de soi, ni par le dessein de prendre part à une lutte armée des puissances, ni par un sentiment de défiance envers aucune d’elles.

1er août : ordres de mobilisation

Le général Joffre demande au gouvernement français de mobiliser.

  • 16h00 : le gouvernement lance l’ordre de mobilisation générale pour le lendemain.
  • 17h00 : l’Allemagne lance également l’ordre de mobilisation générale.
  • 19h00 : l’Allemagne déclare la guerre à la Russie

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Le Général Joffre

2 août : mobilisation de la France

Les Français découvrent les affiches de mobilisation.

  • L’Italie annonce qu’elle restera neutre.
  • L’Allemagne et la Turquie signent un traité d’alliance contre la Russie. (visées russes pour le contrôle des Dardanelles )

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En Belgique :

  • 19h00 : Le ministre des Affaires Etrangères d’Allemagne, Monsieur von Below remet au gouvernement belge l’ ultimatum préparé par von Molkte le 26 juillet. La réponse du gouvernement doit être donnée dans les douze heures.

3 août : réponse belge à l’ultimatum allemand

  • 6h50 : la réponse de la Belgique est remise à l’ambassade d’Allemagne.

L’atteinte à son indépendance, dont la menace le gouvernement allemand, constituerait une flagrante violation du droit des gens. Aucun intérêt stratégique ne justifie la violation du droit.

Le gouvernement belge se refuse à croire que l’indépendance de la Belgique ne puisse être conservée qu’au prix de sa neutralité.
Si cet espoir était déçu, le gouvernement belge est fermement décidé à repousser par tous les moyens en son pouvoir toute atteinte à son droit.

  • Dès la réponse envoyée, Monsieur Davignon en fait part aux représentants belges à Berlin, Londres, Vienne, Paris et Saint-Pétersbourg.
  • La Grande-Bretagne déclare garantir l’indépendance et l’intégrité de la Belgique.
  • 19h30 : L’Allemagne déclare la guerre à la France.

4 août : déclaration de guerre

  • 6h00 : Von Below remet au gouvernement la lettre suivante :

« J’ai été chargé et j’ai l’honneur d’informer Votre Excellence que, par suite du refus opposé par le gouvernement de Sa Majesté le Roi aux propositions bien intentionnées que lui avait soumises le gouvernement impérial, celui-ci se verra, à son plus vif regret, forcé d’exécuter, au besoin par la force des armes, les mesures de sécurité exposées comme indispensables vis-à-vis des menaces françaises. »

  • 8h00 : le gouvernement reçoit un télégramme de l’Etat-Major belge signalant que le territoire national a été violé à Gemmenich
  • Le gouvernement décide fe faire appel aux puissances garantes. Les ambassadeurs de France, d’Angleterre et de Russie sont contactés.

« Le gouvernement belge a le regret de devoir annoncer à Votre Excellence que ce matin les forces armées de l’Allemagne ont pénétré sur le territoire belge, en violation des engagements qui ont été pris par le traité de garantie. Le gouvernement du Roi est fermement décidé a résister par tous les moyens en son pouvoir. La Belgique fait appel à l’Angleterre, à la France et à la Russie pour coopérer comme garantes, à la défense de son territoire. Il y aurait une action concertée et commune ayant pour but de résister aux mesures de force employées par l’Allemagne contre la Belgique et en même temps de garantir le maintien de l’indépendance et de l’intégrité de la Belgique dans l’avenir. La Belgique est heureuse de pouvoir déclarer qu’elle assumera la défense des places fortes. »

  • 9h30 : discours du Roi Albert I devant les mandataires de le Nation.

« Messieurs,

Jamais, depuis 1830, heure plus grave n’a sonné pour la Belgique : l’intégrité de notre territoire est menacée ! S’il nous faut résister à l’invasion de notre sol et défendre nos foyers menacés, ce devoir, si dur soit-il, nous trouvera armés et décidés aux plus grands sacrifices.

Si l’étranger, au mépris de la neutralité dont nous avons toujours scrupuleusement observé les exigences, viole le territoire, il trouvera tous les Belges groupés autour du Souverain, qui ne trahira jamais son serment constitutionnel, et du gouvernement investi de la confiance absolue de la Nation tout entière. J’ai foi dans nos destinées. Un pays qui se défend s’impose au respect de tous; ce pays ne périt pas. »

  • L’Angleterre, constatant la violation de la neutralité belge par les armées allemandes, déclare la guerre à l’Allemagne.

Le carnage peut commencer.

6 août : chute de Liège

Le général Ludendorff attaché à l’Etat-Major du général von Emmich parvient à s’emparer des ponts de la Meuse et obtient la reddition de la citadelle.

Ludenorff
Ludenorff
Von Emmich
Von Emmich

15 août : chute des forts entourant Liège

Le général Leman commandant la place de Liège est grièvement blessé dans l’explosion du fort de Loncin. Les autres forts tombent à leur tour.

17 août : repli sur Anvers

Le roi Albert quitte Bruxelles et replie son armée sur Anvers ou s’établit le gouvernement.

21 août : les IIIème et IVème armées françaises pénètrent en Belgique

Le général Joffre décide d’attaquer les allemands en Ardenne. Il lance la IV ème armée du général de Langle de Cary sur Neufchâteau et la III ème armée du général Ruffey sur Arlon.

Le Général De Langle De Cary
Le Général De Langle De Cary

Il ignore qu’elles vont se heurter aux IV ème et V ème armées allemandes.

22 août : en Gaume, c’est le choc des armées

La IV ème armée étend son front sur 80 kilomètres. A Paliseul, Bertrix, les combats sont à l’avantage des allemands sauf à Maissin et Neufchâteau. Le corps d’armée Colonial est sévèrement battu à Rossignol. Le 2 ème Corps d’armée subit une contre-attaque à Virton.

La III ème armée se heurte aux forces du Kronprinz impérial Le 4 ème Corps d’armée, attaqué au Nord-est de Virton, doit se replier tandis que le 5 ème Corps d’armée recule vers Longuyon.

Wilhelm Kronprinz
Wilhelm Kronprinz

Pour Ethe, c’est le début de la tragédie.